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Capitaliser sur la qualité du fourrage et l'importance de son appétence

Une valeur d'ingestion alimentaire élevée est la clé d'une production de viande/lait efficace et réussie, spécialement dans l'élevage de vaches laitières à haut rendement, car elle joue un rôle important en fournissant suffisamment d'énergie et d'éléments nutritifs. L'ingestion alimentaire est déterminée par l'appétence du fourrage, c'est-à-dire sa « saveur ». Dans ce domaine, les vaches sont de la même trempe que les humains ! Ainsi, une attention particulière doit être portée à la qualité des fourrages dans l'alimentation des ruminants pour garantir une production efficace et réussie.

L'influence de l'appétit sur la santé et le rendement des animaux

Ingestion alimentaire et teneur en énergie

L'ingestion alimentaire est en corrélation positive avec la teneur en énergie et en éléments nutritifs du fourrage. Un fourrage riche en énergie et en éléments nutritifs est indicateur de végétaux jeunes, très digestes et faciles à conserver.

La figure montre l'impact de différentes teneurs en énergie dans l'ensilage d'herbe en corrélation avec l'ingestion alimentaire et la production maximale de lait. Dans cet exemple, la production de lait augmente d'environ 15 kg LCE/vache/jour, si la teneur en énergie de l'ensilage d'herbe, combinée à une ingestion alimentaire accrue, augmente de 5,4 à 6,6 MJ ENL/kg MS.

Source: Barenbrug (opened on 22nd April 2014).

graph of feed intake and energy content

Les animaux apprécient une nourriture bien fermentée

L'appétence du fourrage est directement affectée par de mauvaises odeurs ou des goûts désagréables qui peuvent être causés par la formation de moisissures, une mauvaise fermentation ou la production de chaleur. Par conséquent, il faut apporter un soin particulier à la teneur en matière sèche, à la qualité de fermentation et la stabilité aérobie de l'ensilage. En supplément, une composition correcte du fourrage doit être garantie, celui-ci étant susceptible de comporter des espèces végétales néfastes pour l'appétence voire même toxiques pour les animaux.

Le tableau ci-dessous illustre l'impact de la teneur en matière sèche et de la fermentation du fourrage sur l'ingestion alimentaire. Tandis que la teneur en énergie varie de faible à moyenne et très bonne, la qualité de fermentation fluctue entre l'ensilage relativement humide contenant de l'acide butyrique et l'ensilage ayant un taux d'humidité adéquate sans acide butyrique. La formation d'acide butyrique est un exemple de mauvaise fermentation causée par les clostridies. Ceci se produit lorsque le pâturage ensilé n'a pas pu flétrir suffisamment et a été contaminé par une quantité trop importante de sol.

Le résultat est clair : les vaches laitières préfèrent un fourrage bien fermenté et riche en énergie.

Rentabilité d'un fourrage appétent

Plus le fourrage est appétent, plus les vaches vont en consommer. Par conséquent, une ingestion d'aliments et une appétence accrues ont une grande influence sur la rentabilité de la production de lait et de viande.
A noter : une ration de base très appétente est le gage d'une production très rentable !

  1. Plus la nourriture est appétente, plus l'ingestion alimentaire est grande
  2. Plus de lait/viande à partir de la ration de base
  3. Utilisation réduite de concentrés
  4. Rentabilité accrue

Comment améliorer l'appétence de vos fourrages

Après s'être penché sur le contexte agronomique, passons maintenant à la question des paramètres à surveiller afin d'augmenter l'ingestion alimentaire.

Espèces désirables et indésirables dans les pâturages de vos prairies

La composition du pâturage est importante. Pour une ingestion alimentaire satisfaisante, il est impératif d'éviter de cultiver les espèces peu appétentes, à faibles valeurs nutritives, par exemple : la houlque laineuse ou la fétuque. Certaines sont même toxiques, notamment le colchique ou le séneçon commun. D'un autre côté, les espèces désirables comme le ray-grass anglais et le trèfle blanc sont savoureuses, riches en éléments nutritifs et en énergie et sont à privilégier.

En général, on peut dire que les pâtures jeunes et feuillus à faible teneur en fibre améliorent l'appétence.

picture of different species in grass

Flétrissement jusqu'à une teneur d'humidité adéquate

Pour la production de foin de vos ruminants, il est crucial de faire flétrir les végétaux récoltés jusqu'à une teneur en matière sèche supérieure à 86 %. C'est la seule façon d'éviter le développement de saprophytes dans le foin ensilé. Dans le cas contraire, ce dernier peut s'abimer car ces organismes ont un fort impact négatif sur l'appétence, l'ingestion alimentaire et la santé des animaux.

Dans l'ensilage, un taux de déshydratation entre 30 et 40 %* doit être envisagée. Ce degré d'humidité procure les meilleures conditions pour une fermentation réussie. Une teneur en matière sèche supérieure à 30 % est très importante afin d'éviter les pertes d'éléments nutritifs par le biais des effluents d'ensilage, d'accroître la teneur en sucre du fourrage et de prévenir la formation d'acide butyrique. Cependant, il ne faut pas non plus que le fourrage sèche de façon trop excessive.

une balle ronde de foin

Un taux de déshydratation dépassant 40 % favorisent les pertes par effritement et la production de chaleur tout en rendant l'ensilage plus difficile à compacter. La production de chaleur, principalement provoquée par les levures après l'ouverture du silo, peut entraîner des pertes d'énergie et d'éléments nutritifs.

* Source: SPIEKERS, H., H. NUßBAUM u. V. POTTHAST: Erfolgreiche Milchviehfütterung. DLG-Verlag, Frankfurt am Main, 2009.

Une fermentation d'excellente qualité

Une excellente qualité de fermentation de l'ensilage est un paramètre critique qui détermine si les vaches acceptent ou non le fourrage ensilé comme aliment.

La fermentation est générée par les bactéries lactiques qui produisent de l'acide lactique - un important protagoniste du processus d'ensilage. L'acide lactique entraîne une baisse rapide du pH à faible consommation d'énergie, ce qui représente la condition-clé d'une bonne conservation du fourrage. Afin d'empêcher tout autre processus de transformation supplémentaire et assurer la stabilité anaérobie de l'ensilage, il ne faut pas que la part d'acide lactique dépasse 50 g/kg MS. La plage de pH idéale (en fonction de la teneur en matière sèche) oscille entre 4,3 et 4,7*.

3 balers in the field

La présence d'acide lactique dans l'ensilage est nécessaire tandis que celle d'acide butyrique et acétique est totalement indésirable. Les acides acétique et butyrique peuvent être à l'origine de pertes d'énergie importantes, de dégradation des protéines et de réduction de l'appétence de l'ensilage par le développement de mauvaises odeurs et de goûts désagréables. Les ensilages de haute qualité contiennent moins de 3 g d'acide butyrique par kg de matière sèche**.

De faibles quantités d'acide acétique, en-dessous de 20-30 g/kg MS, ont un effet positif sur la stabilité aérobie du fourrage en contribuant à éviter le développement de levures. Des quantités plus importantes, au-dessus de 30 g/kg MS, entraînent des pertes d'énergie et d'appétence de l'ensilage et réduisent par conséquent l'ingestion alimentaire***.

* Source: U. Wyss (2005): „Beurteilung von Silagen – Merkblatt für die Praxis“. ALP aktuell, Nr. 18, Agroscope.
** Source: W. Stromberger (2013): „Beste Silagen lieber gefressen”. ktn.lko.at.
*** Source: J. Thaysen (2013): „Diese Faktoren beeinträchtigen die Gärqualität“.

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