Le labour : un levier agronomique pour améliorer le sol
La technique consiste à retourner la couche arable sur une profondeur généralement comprise entre 15 et 25 cm. Cette opération permet d’aérer la terre, de faciliter l’enracinement des cultures et de favoriser la minéralisation de la matière organique.
En homogénéisant le sol, le labour améliore le lit de semence et optimise la germination des graines. Il contribue à une bonne structure du sol, en limitant le compactage et en favorisant l’infiltration de l’eau. Pour éviter la formation d’une semelle de labour, il est recommandé d’éviter de le pratiquer dans des sols argileux humides. On peut aussi alterner les profondeurs pour retarder la formation de la semelle, et implanter des espèces à enracinement profond dans la parcelle. Lorsque celle-ci est présente, un décompactage en profondeur est nécessaire pour résoudre le problème.
Gérer le désherbage et les ravageurs des cultures par le travail du sol
Le labour est un allié dans la gestion des mauvaises herbes et des ravageurs. Enfouir les graines adventices empêche leur germination et réduit la pression des espèces nuisibles comme le vulpin, le ray-grass ou les bromes. Il diminue le stock semencier en surface et limite l’utilisation d’herbicides.
Il aide également à perturber le cycle biologique de certains ravageurs, comme les limaces et les insectes. En bouleversant leur habitat et en enfouissant leurs œufs, il réduit leur prolifération et limite les pertes de rendement liées aux attaques parasitaires. L'effet est identique pour les maladies fongiques, comme la fusariose du blé ou l’ergot des céréales, lorsque les résidus de cultures contaminés sont enfouis. Ceci réduit la présence de mycotoxines dans les récoltes et contribue à une meilleure qualité sanitaire des produits agricoles.
Enfouir les graines et les adventices pour réduire les produits phytosanitaires
Le labour joue un rôle clé dans l’objectif de diminution de l’utilisation des produits phytosanitaires. Il réduit la dépendance aux herbicides et en diminue l’impact des pathogènes, comme vu précédemment.
En conséquence, l’application de produits phytosanitaires en est réduite. Il est également un très bon moyen de lutte contre les mauvaises herbes, là où les matières actives rencontrent de la résistance.
Labourer pour sécuriser les surfaces et les rendements agricoles
Le labour a un impact positif sur les tonnages produits dans les conditions difficiles, notamment dans des conditions argileuses, humides ou hydromorphes.
En agriculture biologique, où l’usage des herbicides est proscrit, il reste une méthode clé pour garantir une bonne implantation des cultures et limiter la pression des adventices. En optimisant le contact sol-graine et en améliorant la structure du sol, il contribue à une levée homogène des cultures.
Un usage maîtrisé du labour pour une agriculture durable
Le labour demeure un outil essentiel, offrant de nombreux avantages dans les exploitations agricoles.
Avec une approche équilibrée, les agriculteurs peuvent tirer parti des bénéfices du labour tout en préservant la fertilité des sols et en répondant aux enjeux environnementaux. Cette gestion intelligente du travail du sol permet ainsi d’assurer des rendements stables et maîtrisés et une production agricole durable.