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Cultiver tous les intérêts des couverts

Pendant les intercultures, les couverts sont un élément clé pour la fertilité de ses sols. En Techniques Culturales Simplifiées, ils sont aussi un élément clé de la maitrise des adventices.


Sous l’appellation Techniques Culturales Simplifiées, sont regroupées différentes pratiques agricoles, qui ont en commun la suppression du labour. Le travail du sol n’est alors que superficiel, sur 5 à 10 cm. En TCS, les couverts sont un élément clé de la gestion des adventices.

Mais, quel que soit son choix d’itinéraire technique, les couverts en interculture sont une obligation réglementaire, inscrite dans la directive nitrates, de ne pas laisser de sols nus après le 30 septembre. Cette mesure, qui a été promulguée pour limiter les lessivages d’azote pendant l’hiver, a depuis révélé d’autres intérêts agronomiques. 

Les couverts aident à restructurer les sols, à gérer maladies, ravageurs et adventices. Ils permettent de réduire l’érosion, la fuite des éléments minéraux et favorise l’infiltration de l’eau. Ils enrichissent aussi le sol en matière organique et sont de véritables réservoirs de biodiversité. Quand ils contiennent des légumineuses, ce sont de véritables engrais verts.

Guide des couverts végétaux KUHN

Dans les systèmes de polyculture-élevage, les couverts représentent des ressources fourragères complémentaires. Ils peuvent aussi avoir une valorisation énergétique via la méthanisation.

ressources fourragères et méthanisation
Les couverts ne sont pas une « sous-culture »

Pour que ses couverts jouent pleinement tous leurs rôles, il faut leur accorder de l’attention, les intégrer dans sa réflexion sur la rotation, les implanter au bon moment pour produire un maximum de biomasse, les détruire aussi au bon moment pour maximiser leurs intérêts et ne pas pénaliser la culture suivante.

Pour en savoir plus : Accès au guide

Faire les bons choix d’espèces

La première étape vers la réussite est le choix de ou des espèces qui composeront son couvert. Ce choix se fait en intégrant le contexte pédoclimatique et l’historique de chaque parcelle, les services attendus par le couvert (un effet racine pour améliorer la structure du sol, un apport de matière organique, une valorisation en CIVE…). Il faut bien sûr tenir compte de la date de semis possible et du mode de destruction envisagé. 

Le choix du couvert doit s’intégrer dans sa rotation. En effet, pour les couverts comme les cultures, mieux vaut alterner les familles pour casser les cycles des ravageurs et des maladies. Donc, pas de moutarde avant un colza, ni de mélange contenant de l’avoine, du ray grass, du seigle avant un blé ou une orge. 

Le couvert doit avoir le temps de se développer suffisamment, non seulement, pour en tirer les pleins bénéfices, mais aussi, paradoxalement, pour qu’il soit plus facile à détruire. Il y aura donc moins de choix pour les semis tardifs. Pour des semis après début septembre, il faut miser sur des espèces d’hiver, comme le seigle ou la féverole d’hiver. Sont aussi possibles les semis sous couverts pour les maïs, par exemple avec du trèfle ou de la luzerne.

EffetCrucifères puresLégumineuses puresCrucifères + Légumineuses
Effet "piège à nitrate azoté"100%66%98%
Effet "engrais vert azoté"18%100%63%
Effet "piège à sulfate"100%30%99%
Effet "engrais vert soufré"100%23%85%

 

Pour un maximum de bénéfices, un couvert peut être d’un mélange d’espèces complémentaires. Cela donne une meilleure assurance de couverture avec plus de biomasse produite, un meilleur étouffement des adventices. Les différents types de racines se compléteront pour une action plus efficace sur la structure du sol. On peut aussi jouer sur la synergie entre légumineuses et graminées, par exemple avec un mélange moutarde, radis, lin, vesce et tournesol.

Pour vous aider à affiner votre choix, Arvalis a créé un outil d’aide à la décision : 

www.choix-des-couverts.arvalis-infos.fr

Une implantation réussie 

C’est dès le départ que se joue la réussite de son couvert. Pour les couverts d’été, autant semer le plus tôt possible pour bénéficier de l’humidité résiduelle. Un déchaumage permettra de réduire la pression d’adventices et de préparer le lit de semences pour implanter le couvert. Il est également possible d’implanter les couverts avec un semoir de semis simplifié en un seul passage, grâce à la préparation assurée par les disques de travail.

Les couverts d’été

Il est aussi possible d’anticiper en semant son couvert en même temps que sa culture. Cela permet de profiter de l’humidité du sol et le couvert a le temps de bien s’implanter. Le semis sous couvert est particulièrement adapté à des espèces à développement lent et dont les graines sont de petite taille et ne nécessitent pas d’être enfouies, par exemple du trèfle semé au printemps dans une céréale. L’implantation du couvert peut aussi se faire par un sursemis dans une culture déjà installée, par exemple dans un maïs.

ACCÈS AU GUIDE

sursemis

Maximiser les bénéfices pour la culture suivante

Un couvert bien développé sera facile à détruire et aura bien jouer son rôle d’étouffe-adventices. Sa destruction permet de semer sur une parcelle propre et d’enrichir le sol en azote, grâce à sa décomposition. Pour que le couvert ne pénalise pas la culture suivante, il faut le détruire suffisamment tôt avant le semis et toujours avant la montée en graines.

Pour détruire un couvert, plusieurs techniques sont envisageables. La première, chimique, passe par l’application d’un herbicide total. Le plus utilisé reste le glyphosate. Mais attention aux restrictions d’usage, de plus en plus fortes. Dans les zones continentales, on peut miser sur des espèces gélives avant les cultures de printemps. Après un épisode de gelée, il suffira d’un passage de rouleau pour les détruire, sans risque de tasser le sol. Restent les solutions mécaniques. Un passage de rouleau destructeur fait plier la végétation pour qu’elle se dévitalise. Il est également possible d’utiliser un rouleau hacheur permettant d’accentuer la décomposition du couvert, en augmentant la lacération des végétaux, notamment lors d’hiver doux ou dans le cas d’un couvert peu développé.

Avec un déchaumeur, on peut faire d’une pierre deux coups, en détruisant le couvert et en préparant le lit de semence. Quand il y a des problèmes de vivaces à régler, il faut envisager un outil de type scalpeur plutôt qu’un outil à disques.
 

Tout savoir sur les couverts végétaux - télécharger le guide

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